Ariane Fruit sur le sol gravé de son atelier - crédit photo Laurent Lafuma
Ariane Fruit imprimant à même le sol de son atelier - crédit photo Laurent Lafuma
Œuvre visible sur rendez-vous uniquement.
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Cette œuvre a obtenu le Premier prix "Linolschnitt Heute XI", à la Städtische Galerie de Beitigheim-Bissingen (Allemagne) et le Prix Desjardins à la Biennale Internationale d’Estampe Contemporaine de Trois Rivières (Québec) en 2019.
Inspirée des photographies métriques du début du XXème siècle, Scène de crime est une gravure grand format réalisée directement dans le sol en linoléum de l'atelier. C’est aussi un autoportrait et une mise en abyme de l'artiste au travail.
Scène de crime est un assemblage de six parties imprimés à la main sur papier Kozo et marouflées sur toile.
Making off sur le tumblr de l'artiste.
" En juin 2017, quelqu’un me suggère de graver le sol de mon atelier. L'idée me surprend et m’enchante instantanément. "
"Debout au milieu de la pièce j’observe le sol, et tout autour les meubles, les images et les objets. J'imagine une description du lieu vu d'en haut, comme si un oeil regardait à travers un trou au milieu du plafond.
Cette perspective plongeante m'évoque les photographies métriques d'Alphonse Bertillon que j'avais vues peu de temps auparavant. C'est alors que je décide d'inclure ma silhouette gravant le sol au centre de l’atelier.
Du haut d'un escabeau je photographie les différentes parties de mon atelier, je les assemble sur ordinateur afin de structurer l'espace, puis les reporte étape par étape sur le sol.
Le premier geste est de tracer le contour de mon corps avec un feutre, comme dans les scènes de crime. Aux premiers coups de gouge, l’intérieur du sol surgit, avec son bleu indéfinissable.
Jour après jour les six parties de la scène de crime sortent du sol. Au fur et à mesure que je vis totalement immergée dans ce projet, de nouveaux éléments apparaissent : des textures contenant des traces comme des indices, des outils comme des armes, des images comme des clins d'oeil racontant la construction de l'oeuvre elle-même.
Après avoir gravé, j'imprime manuellement les dix exemplaires de Scène de crime à la prothèse de hanche ; cadeau d'un complice, remplaçant avantageusement la cuillère ou le baren, traditionnellement utilisés pour imprimer les gravures en taille d’épargne."
Scène de crime a nécessité plus d’un an de travail dont huit mois de gravure à même le sol.