Japan Jazz reprend les idées déjà élaborées auparavant dans les expositions Melodía a tres voces (2002) et Tesitura Musical (2012), dans lesquelles une ligne expressive est insérée dans un ordre régulier et structuré. La ligne fait allusion à l'expression de la musique encadrée dans un système fragmenté de lecture. Dans le cas de cette exposition, la verticalité renvoit le regard vers l'écriture japonaise et les traits visibles cherchent à exprimer l'empreinte des pulsions, de l'énergie, des battements d'ailes, latentes dans la musique ou le langage.
La ligne restitue le dessin à sa position primordiale. C'est de l'écriture illisible, suggestive, remplie du désir de communiquer une émotion, d'arracher le simple et primaire. En contraste avec la ligne comme élément pour dessiner l'observé, pour délimiter et communiquer la forme ; dans ce projet, la ligne suggère une tension, un dynamisme, une direction, comme les sonorités expressives d'un pianissimo à un fortissimo. La ligne en soi est la « forme » d'un trait, d'une voix. Chaque trait représente une cassure, un filtre, une distorsion du silence, une expression de l' Etre. Les lignes ne sont ni signe, ni contour. Elles font allusion, comme les notes d'une mélodie de jazz, à l'insaisissable de l'être humain.