Astrid de La Forest est « l’artiste qui fait danser de l’encre », a dit d’elle un critique. Venue du théâtre dans un atelier de décors, elle crée désormais « des estampes envoûtantes, images dansantes d’une nature dont elle perçoit la véracité à l’œuvre derrière le paysage. » L’une de ses planches, Tournesol Cassé, une eau-forte exécutée en 2006 (40 x 79 cm), en est un exemple. Celle-là a été adjugée 700 €, à Drouot, le 26 mars 2013 par la maison Baron Ribeyre & Associé. Une autre de ses œuvres, Tryptique III (Villa Médicis), 2018 (Gravure au Carborandum sur impression couleur, 126 x 166 cm, numérotée 1/7), a été remarquée à Drouot en avril 2020, non seulement par sa qualité picturale, mais encore par le cadre de la vente. Elle en avait fait don au collectif « Protège Ton Soignant », destiné à venir en aide au personnel médical au moment de l’éclatement de la Covid 19, et le montant de l’adjudication, 11 000 €, obtenue par la maison Piasa, lui a été versée.
L’éventail de l’inspiration d’Astrid de La Forest est pour le moins vaste. On retient d’abord le monde végétal. Il a paru naturel au Musée Jenisch Vevey en Suisse de l’inviter lors d’une récente exposition titrée : « Figures du vivant », qui s’est achevée en octobre 2023. « Voyageant volontiers, elle puise ses sujets dans l’observation de la nature, du monde animal, paysages et portraits. Les motifs qu’elle privilégie « surgissent sur la feuille telles des manifestations du visible, grâce aux jeux d’arabesque et de transparence offerts par l’encrage et la superposition des plaques », expliquait dans sa présentation Nathalie Chaix, commissaire de l’exposition. Ses feuilles dévoilées parmi celles des collections du musée enrichies de prêts extérieurs, ont permis aux visiteurs de cheminer dans les forêts, sous les frondaisons, parmi les futaies et les écorces."